L’adolescence : des informations complètes et pratiques pour mieux la comprendre, l’appréhender et y faire face

Etre adolescent·e ou parent d’adolescent·e·s, ce n’est pas toujours simple ! Des deux côtés, de nombreuses questions se posent. Qu’est-ce que l’adolescence ? Que se passe-t-il ? Comment gérer cette période ? Comment réagir ? Que faire en tant que parent ?

L’adolescence est un passage, un chemin, une découverte, qui implique une transformation, une mutation. L’enfant devient adulte. Et parfois, ados comme parents, vous avez besoin d’informations et de soutien, sans préjugé et en toute neutralité.

Qu’est-ce que l’adolescence ?

Tout le monde passe par là : l’adolescence est une période importante dans la vie d’un individu. Mais ce n’est pas toujours un passage facile. Le chemin vers l’âge adulte est parsemé de transformations, de questionnements et de doutes. Voici davantage d’informations pour mieux comprendre de quoi il s’agit.

L’âge de l’adolescence

Personne ne s’est jamais couché un soir « enfant » pour se réveiller le lendemain « adolescent·e ». Le moment où l’on se dit qu’on est ado dépend de chaque personne mais aussi de de son environnement (lieu de vie). Une chose est certaine : tout le monde ne devient pas ado au même âge.

Période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, l’adolescence est une notion relativement récente et propre à la société moderne occidentale. Donc du jour au lendemain ?

  • Dans les sociétés traditionnelles… d’Afrique ou d’Amérique du Sud, par exemple, des rites initiatiques permettent aux jeunes de 10/12 ans d’être reconnus par leur communauté comme adulte et comme membre à part entière du groupe.
  • Dans les sociétés industrielles… l’adolescence est une période qui devient de plus en plus longue. En effet, toujours sous la tutelle de ses parents, les jeunes étudient et se forment pour acquérir un métier qui leur permettra d’entrer en toute autonomie dans l’âge adulte.

L’adolescence, c’est un passage ou un voyage, qui mène de l’enfance à l’âge adulte et qui s’étale sur plusieurs années. Elle commence avec la puberté, c’est-à-dire au moment où le corps se transforme. Selon les sexes et les individus, cela débute entre 11 et 13 ans. À cela s’ajoute l’entrée dans le secondaire qui installe le jeune dans une nouvelle catégorie sociale : il n’est plus considéré par la société comme un enfant.

L’âge adulte juridique (octroyant la majorité pénale et le droit de vote) est fixé à 18 ans dans la loi Belge. Mais chaque individu évolue à son rythme. Le moment où la personne est psychiquement adulte varie d’une personne à l’autre. Quant aux changements physiques, ceux-ci peuvent se prolonger jusqu’à l’âge de 21 ans.

Reste que dans les faits, au sein des familles, le passage à l’âge adulte est davantage marqué par l’entrée dans la vie professionnelle et l’accès à l’indépendance économique.

Une véritable mutation

Ce qui caractérise l’adolescence, ce sont toutes les transformations vécues par la·le jeune concernant toutes les aspects de sa vie :

  • Son physique ;
  • Sa vie affective ;
  • Son bien-être psychologique ;
  • Ses relations aux autres (parents, familles, ami·e·s…).

C’est une période faite de contrastes, pleine d’excitation et d’enchantements mais aussi d’épreuves et de doutes.

La·Le jeune se sent grandir, sa sexualité s’éveille, de nouvelles émotions surgissent, sa conscience de elle-même·lui-même et des autres s’affine, une irrésistible envie de voler de ses propres ailes apparaît avec l’impression que l’avenir se dessine.

L’adolescence peut être une période troublée. Le jeune, en manque de repères dans un corps qu’il a parfois du mal à reconnaître, recherche son identité. La difficulté vient aussi du fait que tout se joue, dans un rapport, pas toujours facile, à l’autorité parentale.

Elle·Il se sent coincé·e entre son désir de s’émanciper – et de trouver son identité – et la peur de quitter le monde rassurant de sa famille pour affronter les épreuves du monde des adultes. A côté des rebelles et des craintifs, il y a ceux qui n’ont envie de rien, ni de changer le monde, ni d’avoir des amis, ni de s’impliquer dans un loisir particulier. Ils sont dans une sorte de no man ’s land.

Ces mini-crises et sautes d’humeur, provoquées par les transformations qu’elle·il subit, lui permettent de construire sa nouvelle identité. Ces transformations peuvent également être responsables de sa fragilité, de ses incohérences et de son stress mais aussi de sentiments positifs, créant du lien, lui prodiguant de la fierté par exemple.

Par ailleurs, tout est à venir, tout est à inventer et cette perspective est en soi très exaltante mais aussi effrayante. La·Le jeune est donc confronté à un nouveau monde mais c’est aussi une période où elle·il est vulnérable et a besoin de soutien, même si parfois, elle·il ne parvient pas à mettre des mots sur ce qu’elle·il ressent et/ou vous rejette.

Un cerveau en cours de développement

Un neurologue et psychiatre américain, Jay Giedd a découvert que le cerveau est loin d’être achevé à l’adolescence, ce qui pourrait expliquer pas mal de réactions, émotions, humeurs, etc, fréquemment ressenties par les adolescent·e·s. Certaines zones de leur cerveau ne seraient pas encore arrivées à maturité, comme le lobe frontal. Or, celui-ci est impliqué dans :

  • la planification ;
  • la stratégie, l’organisation ;
  • la mobilisation de l’attention et la concentration ;

Ce qui explique pourquoi les jeunes ont parfois des comportements dangereux, ne se rendent pas compte des risques qu’ils prennent, ont du mal à établir des priorités, à se projeter dans l’avenir,…

Le cervelet est aussi encore en plein développement, atteignant son plein potentiel vers l’âge de 20 ans. Il joue un rôle indéniable dans la coordination musculaire et dans l’agilité intellectuelle. Son immaturité pourrait être à l’origine des maladresses et du côté un peu gauche des adolescents.

Enfin, la matière grise évolue. Les compétences développées durant l’enfance, symbolisées par des connexions au sein du cerveau, se maintiennent et se renforcent. Tandis que celles qui n’ont jamais été mobilisées disparaissent progressivement.

Ces récentes découvertes sur le cerveau condamnent l’expression selon laquelle tout se joue avant 6 ans. Les potentialités de développement et d’acquisition se poursuivent donc tout au long de l’adolescence. Et le cerveau évolue jusqu’à 25 ans !

Cela dit, au fur et à mesure que se développe son cerveau, l’adolescent·e va devenir capable de réfléchir de manière abstraite, de prendre du recul par rapport à des réalités concrètes, de raisonner de manière plus logique. Elle·Il se pose de plus en plus de questions sur le comment et le pourquoi et tente d’y répondre. Ainsi devient-elle·il capable de philosopher, de raisonner à partir de concepts et d’appuyer ses dires par des démonstrations. Elle·Il formule des projets et prend des décisions de plus en plus réfléchies.

Je suis un·e adolescent·e

Tu es un·e adolescent·e et tu te demandes ce qu’il se passe en ce moment ? Pourquoi tu te poses toutes ces questions ? Pourquoi ton corps change ? Et si ces changements sont normaux ? Tu penses être amoureuse·eux ? Tu t’interroges sur ton orientation sexuelle ? Tu as envie de faire l’amour mais tu ne sais pas si tu es prêt·e ?

Toutes ces questions qui te traversent la tête sont bien compliquées. Les réponses viendront avec le temps, au fil des rencontres et des expériences. En attendant, tu trouveras ici des informations sur ce qu’il se passe dans ton corps mais aussi sur la sexualité de manière générale.

Mon corps se transforme

A l’adolescence, les hormones travaillent d’arrache-pied pour amener tes organes sexuels (ou génitaux) à leur maturation et, au final, rendre la procréation possible.

Les hormones, c’est quoi ?

Il s’agit de substances chimiques secrétées par les ovaires chez les filles et les testicules chez les garçons.

Elles sont responsables de la plupart des changements corporels :

  • développement des organes génitaux ;
  • apparition de signes comme l’excitation, l’érection ;
  • changement de ta silhouette enfantine vers un corps d’adulte ;
  • boutons ou acné juvénile.

Certaines hormones sexuelles (produites par les glandes surrénales situées près des reins) influencent par ailleurs l’activité de ton cerveau, notamment dans la région où se trouve le centre des émotions.

Ce qui expliquerait certaines réactions, comme l’envie de vivre passionnément tes émotions, la recherche de frissons et de sensations intenses… Désirs qui vont aussi te donner la force de quitter ton nid familial et d’explorer d’autres territoires, de créer de nouvelles relations, de t’éprouver.

Du temps pour changer et s’accepter

Les transformations de ton corps ne se font pas en un jour. Elles prennent généralement plusieurs années. Nous ne sommes pas égaux et égales dans ce domaine. Il n’y a pas un scénario unique ; la manière dont les signaux du corps apparaissent, leur importance, leurs effets varient énormément d’une personne à l’autre. Chacun a son propre rythme biologique.

Que se passe-t-il dans mon corps ?

Dès la naissance, que l’on naisse fille ou garçon, le corps est « complet ». Les organes génitaux sont au repos mais prêts à travailler dès qu’ils en recevront l’ordre, c’est-à-dire dès la puberté.

Pour les filles :

Tes seins se développent, pas forcément en même temps d’ailleurs. Parfois l’un grandit plus vite que l’autre. Les mamelons s’agrandissent et changent de couleur. A l’intérieur du sein, la glande mammaire se développe et s’entoure d’une graisse protectrice (tissu adipeux).

Apparaissent aussi des poils, sous les aisselles et sur le pubis. Ils ne viennent pas pour rien mais pour protéger ta peau contre la transpiration qui devient plus abondante et plus acide. En réalité, les poils empêchent l’humidité d’irriter ta peau. Ta peau sécrète davantage de sébum (corps gras) à l’origine des boutons et des points noirs.

Ton corps grandit plus vite qu’il ne l’a fait jusqu’ici, ta silhouette change, ton bassin s’élargit, ta taille se marque.

Ton sexe change également, la vulve se développe et change de couleur. Au niveau interne, le premier ovule mûrit dans un des deux ovaires et les premières règles arrivent. Ton corps dès ce moment te permets physiquement de faire un enfant.

Pour les garçons :

Ta taille et ton poids augmentent assez vite et en même temps tes organes génitaux se mettent en état de fonctionner. Tu peux grandir jusqu’à 1 cm par mois.

C’est la testostérone (hormone masculine) qui est à l’origine des changements physiologiques (et psychologiques). Elle provoque ainsi l’apparition de signes extérieurs de masculinité. Des poils apparaissent sur le pubis ainsi que de la moustache. Plus tard, ils poussent sous les aisselles et au menton.

Ta voix devient plus grave (on dit qu’elle mue) et ta pomme d’Adam apparaît. Ton thorax s’élargit, ton squelette se développe, tes muscles aussi.

Tout comme chez les filles, ta peau sécrète plus de sébum et les boutons et les points noirs font leur apparition ! La transpiration et les odeurs de ton corps changent aussi.

Ton pénis s’allonge et change de couleur tandis que tes testicules grossissent et commencent à fabriquer des spermatozoïdes. Dès ce moment, tu peux avoir des éjaculations. Il arrive qu’un testicule gonfle plus vite que l’autre. Tu te retrouves ainsi avec des testicules asymétriques. Mais pas de panique, c’est normal !

Les organes sexuels ou génitaux

  • Visibles : le pénis (ou la verge) et les testicules chez l’homme ; la vulve chez la femme.
  • Invisibles : la prostate chez l’homme ; le vagin, l’utérus et les ovaires chez la femme.

Je m’interroge sur mon orientation sexuelle

Se poser des questions sur son orientation sexuelle, d’autant plus lors de cette période d’éveil à la sexualité, est à la fois normal et sain. Au-delà de l’hétérosexualité (attirance amoureuse et/ou sexuelle entre personnes de sexe opposé), d’autres orientations existent, comme l’homosexualité (attirance amoureuse et/ou sexuelle entre personnes de même sexe) ou encore la bisexualité (attirance amoureuse et/ou sexuelle pour les deux sexes).

L’homosexualité est tout simplement une forme de désir amoureux.

A l’image des personnes hétérosexuelles, les personnes homosexuelles vivent de vraies relations, tendres et riches, conflictuelles aussi. Elles sont tout simplement attirées par des personnes du même sexe qu’elles.

Bien qu’il s’agisse d’une minorité, l’homosexualité a peu à peu gagné en visibilité ces dernières années. Ce n’est évidemment pas le cas de tous mais de plus en plus de personnalités mais aussi de citoyens ordinaires affichent leur préférence amoureuse/sexuelle et en parlent en public et à leur entourage (on parle alors de « coming out »).

En Belgique, le mariage entre personnes homosexuelles ainsi que l’adoption pour les couples homosexuels ont été légalisés depuis plusieurs années.

Malgré cela, certaines personnes considèrent encore l’homosexualité comme une maladie. Les expressions qu’elles utilisent (ex : gouines, pédés, tapettes…) témoignent leur intolérance. Certaines personnes confondent aussi homosexualité et pédophilie. C’est sans doute à cause de la désignation de « pédé » et de l’assimilation erronée des termes pédéraste et pédophile (personne qui a des relations sexuelles avec des enfants ; ce qui est évidemment interdit par la loi) que cette confusion persiste. Or celle-ci est très dangereuse car elle renforce l’image négative des personnes homosexuelles.

Encore aujourd’hui, la communauté homosexuelle fait l’objet de nombreuses discriminations, parfois violentes. Heureusement, nous sommes aussi de plus en plus nombreuses·eux à nous rendre compte que l’homosexualité est une forme d’amour et de désir, une orientation sexuelle à part entière.

Comment savoir où tu en es ?

A l’adolescence, il peut arriver de se sentir attiré·e par une personne du même sexe et de développer/d’expérimenter une relations amoureuse et/ou sexuelle avec elle.

Pour certain·e·s, ces désirs sont passagers et font partie de la découverte de leur identité sexuelle (c’est une façon de reconnaître leur corps à travers le corps de l’autre).
Pour d’autres, se dessinent une véritable préférence pour le même sexe. On parle alors d’homosexualité.
Enfin, ces expériences ne t’empêchent pas non plus d’être simultanément attiré-e par le sexe opposé. On parle alors de bisexualité.
Si tu te découvres une préférence pour le même sexe (où que c’est le cas d’un de tes proches), il te faudra peut-être parcourir tout un chemin pour vivre en harmonie et affirmer cette orientation, même si, comme on vient de l’évoquer, elle n’est pas aussi rare qu’on le croit. Il est toutefois évident que lorsqu’on fait partie d’une minorité, il est d’autant plus nécessaire de travailler sur sa confiance en soi.

Cette orientation va aussi t’amener à te poser une série de questions sur toi mais aussi sur la suite de ton parcours de vie :

« Suis-je normal ? » « Comment mes parents vont-ils réagir ? » « Est-ce définitif ? » « Aurai-je une vie affective épanouissante ? » « Est-ce que je trouverai un compagnon ou une compagne pour la vie ? » « Aurai-je un jour des enfants ? »

Aucune réponse toute faite n’existe pour ces questions, qui rejoignent celles de tout jeune, quelle que soit son attirance sexuelle.

Il existe des lieux où tu peux trouver un soutien, des conseils, une écoute tolérante comme les Centres de Planning familial. N’hésite pas non plus à t’adresser à diverses associations spécialisées : Rainbow house, tels quels, etc.

Se masturber, c’est normal ?

Se masturber signifie se caresser le sexe soi-même.

La masturbation n’a rien de dangereux. Ce n’est pas mal, ni pervers, cela ne rend pas impuissant, ni sourd, ni bête, ni méchant ! Il s’agit d’une façon de s’aimer soi-même, de partir à la découverte de son corps et de son plaisir sexuel, de se rassurer aussi sur son bon fonctionnement.

C’est seulement lorsqu’on s’enferme dans cette habitude en s’imaginant pouvoir se passer des autres qu’il peut y avoir un problème.

Mais si tu ne te masturbes pas, ne t’inquiète pas non plus: ce n’est pas une obligation.

Un stéréotype à déconstruire : les filles se masturbent moins que les garçons.

On a tendance à penser que la masturbation est un plaisir réservé aux garçons. Il ne faut pas croire la rumeur. Les filles se masturbent aussi. 60% des femmes et 90% des hommes se masturbent. La majorité des personnes se masturbent à un moment ou à un autre de leur vie. Cet acte intime n’est pas obligatoire mais permet de découvrir son propre corps, ses zones sensibles et le plaisir qu’on peut ressentir. Alors pourquoi s’en priver ?

Je suis parent d’un·e adolescent·e

Si vous surfez sur ce site, c’est sans doute parce que vous vous posez des questions sur votre enfant adolescent·e. Elle·Il sort souvent avec ses ami-e-s et rentre tard, elle·il a peut-être tendance à boire un verre de trop, elle·il lui arrive de fumer un joint, elle·il multiplie les aventures amoureuses, tantôt elle·il est d’une humeur massacrante, tantôt elle·il embrasserait la terre entière… Ces changements ébranlent vos certitudes.

Ce qu’elle·il vit relève-t-il d’une adolescence « classique » ou d’un malaise plus profond ? Ne dramatisez pas d’emblée. L’adolescence est un passage, tant pour les parents que pour les enfants. Certain·e·s disent que c’est un mauvais moment à passer. Mais il ne dure pas et rien n’y est figé.

Une chose est sûre : le risque zéro n’existe pas. L’enfant adolescent·e doit faire ses expériences en dehors du cocon familial pour grandir. À partir du moment où vous lui laissez une relative autonomie, elle·il risque d’être confronté·e à des réalités pas forcément rassurantes pour vous.

Elle·Il vivra cette période à sa façon, tout comme vous aurez votre façon d’être son parent. Cette relation dépend donc de vous deux. Il n’existe pas de recette miracle pour accompagner un-e enfant dans son adolescence. Pour l’aider non plus.

Dans ce site, vous trouverez des pistes, des informations qui vous aideront à faire bouger les choses. Vous ne pourrez jamais tout maîtriser, et c’est tant mieux. C’est dans cet espace de liberté que votre jeune pourra développer sa propre personnalité.

En cas de difficulté persistante, ne restez pas seul-e. Dans votre entourage, vous trouverez certainement des personnes prêtes à vous aider. Vous pourrez aussi compter sur l’aide de professionnel·le·s de la santé et de la relation d’aide, ainsi qu’auprès de centres spécialisés par rapport à certaines problématiques. Osez demander de l’aide.

Mon rôle en tant que parent

Presque tous les parents sont un jour ou l’autre confrontés à des questions avec leur enfant adolescent·e.

Elles prendront des formes variables et demanderont des réponses au cas par cas. Le parent idéal n’existe pas (heureusement) et l’adolescent·e idéal non plus.

Cependant, la place de parent au moment de l’adolescence implique de :

  • Vivre avec un·e jeune qui se cherche ;
  • Accepter de ne plus être le centre de son existence ni qu’elle·il soit le centre de la vôtre ;
  • L’aider à prendre son envol ;
  • Miser sur la confiance ;
  • Exprimer clairement ses attentes.

Certainement pas facile, mais c’est aussi un rôle éducatif essentiel.

Quelques conseils pour assurer au mieux votre rôle auprès de votre adolescent·e :

  • Accepter les changements, c’est le premier pas à faire en tant que parent. Cela signifie aussi abandonner la position centrale que vous occupiez jusqu’ici dans sa vie, sans pour autant l’abandonner. Même si elle·s’il prend ses distances, elle·il a (ou aura) toujours besoin de vous.
  • L’enfant en crise d’adolescence hésite entre l’intimité et la distance. Il est dans l’entre-deux, plus tout à fait enfant ni encore adulte, en pleine quête de d’elle·lui-même, ne comprenant pas ce qui lui arrive et ne sachant pas où elle·il va. En réalité, elle·il est nettement moins sûr·e d’elle·de lui qu’elle·il n’en a l’air.
  • Elle·Il n’agit pas contre ses parents même si vous le pensez parfois. Elle·Il cherche évidemment à se détacher de vous, mais il s’agit d’un phénomène normal, et plutôt sain. Le but de sa vie n’est pas de faire ce que vous désirez.
  • N’oubliez pas que l’adolescent·e est avant tout pris·e dans un nœud de transformations qui le chamboulent à tous les niveaux. Quoi qu’elle·il fasse, rassurez-la·le sur votre amour. Elle·Il en a besoin pour se construire. Il est nécessaire qu’elle·il se sente aimé·e pour la personne qu’il est et non pour celle que vous aimeriez qu’elle·il soit ou devienne. Une chose est certaine : les jeunes ont besoin de leurs parents pour se sentir en sécurité, se situer dans la vie, se structurer et vivre en société.
  • Par ailleurs, restez souples. Votre adolescent·e en a besoin pour explorer d’autres territoires et développer, avec discernement, des relations avec d’autres personnes et les aimer.

En ce sens, l’adolescence vous invite à réfléchir sur vos attentes envers votre enfant, votre façon de le considérer, d’exiger ou non certaines choses.

Quelques questions pour clarifier votre relation avec votre ado :

  • En êtes-vous satisfait·e ? Ou saturé·e ?
  • Est-ce que votre santé en a pris un coup ?
  • Vous sentez-vous épuisé·e ?
  • Avez-vous l’impression que cette relation vous mine et vous empêche de tout mener de front ?
  • Vous sentez-vous seul·e ?
  • Avez-vous parfois envie de tout abandonner ?
  • Ressentez-vous de la tristesse, de la colère ?
  • Etes-vous déçu·e ?
  • Vous sentez-vous coupable ?
  • Avez-vous souvent la sensation d’être dépassé·e par les événements ?
  • Avez-vous abandonné toute lutte avec votre ado ?
  • Avez-vous tendance à laisser votre ado faire tout ce qu’il veut ?
  • Avez-vous l’impression que vous ne servez plus à rien ?
  • Vous sentez-vous aidé·e ?

Réfléchissez au genre de relation qui s’est élaborée entre vous au fil du temps. Vous avez sans doute pris – consciemment et inconsciemment – certains contrats, certaines habitudes de fonctionner, de vous parler, de régler les conflits… Qui s’occupe du linge sale de la famille ? De ranger la chambre ? De débarrasser le lave-vaisselle ? De faire les démarches administratives ? De tondre la pelouse ? De sortir les poubelles ? Ces pactes plus ou moins conscients, plus ou moins secrets, influencent fortement votre relation actuelle. Les reconnaître, c’est déjà la faire évoluer. Il est, en tout cas, primordial de clarifier la position que vous avez prise dans cette relation, mais aussi celle que vous occupez avec vos autres enfants, si vous en avez, et avec votre conjoint ou le père ou la mère de votre enfant (si vous êtes séparés).

Ne pas vous juger

Observez au jour le jour, dans la relation avec votre ado, vos pensées profondes envers elle·lui. Prenez conscience du brouhaha dans votre tête. Vous n’allez sans doute pas y découvrir que du positif. Des rancœurs, des blessures, des incompréhensions peuvent émerger, ou de la tristesse, de l’angoisse, de la colère, du mécontentement… Ne vous jugez pas, tous les êtres humains sont habités par des pensées ou des sentiments négatifs !

Accepter vos imperfections

Personne n’est parfait. Se vouloir parfait, c’est en quelque sorte toujours vouloir avoir raison. Cette attitude dans l’éducation est souvent un obstacle à l’épanouissement de l’enfant. Reconnaître vos erreurs n’est certes pas facile mais cela est nécessaire. Votre adolescent·e a besoin d’autorité mais aussi de souplesse, via une attitude conciliante. L’équilibre entre les deux est la clé.

Accepter de vieillir

Il arrive que l’adolescence confronte le parent à une réalité qu’elle·il fuyait jusqu’ici : elle·il vieillit. Parfois, une rivalité (souvent inconsciente) s’installe. Pour rester dans le coup, il arrive que le parent « joue à l’ado » : elle·il se met à parler comme elle·lui, à porter les mêmes vêtements, à pratiquer les mêmes loisirs, à fréquenter les mêmes boîtes de nuit.

Face à un adulte qui infantilise ou qui régresse, l’adolescent·e se sent souvent obligé·e de compenser et d’endosser, elle·lui, le rôle de l’être raisonnable et adulte, sans « faire » sa crise d’adolescence. Elle·Il risque donc de passer à côté d’une série d’apprentissages et d’expériences nécessaires à la construction de sa personnalité.

De manière globale, comment mieux gérer la situation ?

Agir sur la relation directe avec votre adolescent·e

C’est-à-dire développer une relation positive avec votre enfant. Comment ? En soignant votre façon de communiquer, en développant la qualité de votre écoute, en faisant davantage confiance à votre adolescent et en l’encourageant. Vous n’oublierez pas les limites et les règles qui, selon vous, sont indispensables pour maintenir l’équilibre au sein de la famille. Pour plus de conseils à ce sujet, n’hésitez pas à consulter les prochains onglets.

Agir à un niveau personnel

En tant que parent, votre attention et votre énergie sont centrées sur votre adolescent·e, surtout si elle·s’il est en difficulté. C’est bien normal. Toutefois, n’oubliez pas que votre adolescent a besoin d’avoir un interlocuteur solide et des repères stables. Si vous vous oubliez, si vous ne pensez qu’à elle·lui, si vous vous laissez pourrir « votre » vie, si vous aussi sombrez dans le mal-être, vous ne pourrez plus l’aider. Ne vous laissez pas entraîner dans sa tourmente.

Le premier objectif c’est de développer votre relation avec votre enfant. Cela veut dire que la façon dont vous vous positionnez dans les rapports avec votre ado va en influencer le cours.

Comment ? Par exemple, en prenant le temps de faire le point sur votre situation de parent, en vous occupant de vous et en parlant à d’autres de votre vécu. Faire cela, c’est déjà vous occuper de votre ado.

Un parent peut rarement répondre seul à tous les besoins de son adolescent·e ou en manque de repères. À force de vouloir tout porter, vous aurez l’impression de ne jamais y arriver, d’être toujours en dessous de vos exigences et de vos espoirs. Cette insatisfaction pèsera sur votre moral, ce qui n’arrangera rien entre vous et votre ado. Conclusion : osez demander de l’aide.

Vous souhaitez davantage de conseils ? N’hésitez pas à consulter notre article « 5 conseils pour mieux gérer votre relation avec votre ado ».

Restez attentif·ve aux signes de mal être

Avec les chamboulements que subissent les adolescent·e·s, il est plutôt normal qu’elles·ils soient perturbé·e·s, tristes, à côté de la plaque, qu’elle·ils se sentent différent·e·s, incompris·es, révolté·e·s, en désaccord avec elles·eux-mêmes et les autres, vous en l’occurrence. En général, tous les adolescent·e·s passent par une période de crise dans leur marche vers l’âge adulte. Chaque adolescent·e la vivra à sa façon, avec une intensité plus ou moins forte. Cette crise lui permettra de gagner en maturité et d’acquérir les capacités dont elle·il a besoin pour créer sa future vie.

Mais certaines attitudes, états physiques ou états d’esprit, certaines réflexions peuvent signaler un mal-être, un comportement destructeur, une humeur dépressive…

Comment faire la différence ?

Pour vous, parent, il vous importe de faire la différence entre un mal-être passager, lié au processus normal de l’adolescence, et une situation critique mettant en danger la santé de votre enfant, sa sécurité, son avenir ou encore l’équilibre de la famille. Mais comment savoir si ça ne tourne vraiment pas rond ? Il n’existe pas de recette toute faite !

Entre le désir de s’envoler et la peur de quitter le nid, chaque adolescent·e a sa façon de passer le cap.

Il va de soi que vous ne devez pas vous en faire si votre adolescent·e de 15 ans s’enthousiasme pour ses amis et prend ses distances ; c’est normal à son âge. Par contre, il risque d’y avoir un problème si votre adolescent·e de 12 ans passe tout son temps dans la rue et vous dédaigne quand il est à la maison. Si adolescent-e de 14 ans décide de manger moins de chocolat et de chips, c’est bien. Mais si elle·s’il ne mange plus que deux feuilles de salade et qu’elle évite les repas en famille, c’est inquiétant.

Attention : Ne vous fiez pas uniquement aux apparences : un·e adolescent·e peut être insolent·e pour cacher sa fragilité et sa sensibilité, un·e adolescent·e toujours d’accord avec l’adulte n’est pas pour autant plus serein·e.

Pour faire simple, nous dirons qu’il existe deux types de comportements problématiques chez un·e adolescent·e. Il s’agit :

  • de comportements au travers desquels elle·il cherche à combler immédiatement ses besoins sans se préoccuper des autres, et qui sont pénibles pour son entourage ;
  • de comportements plus discrets, surtout pénibles pour elle·lui. Ces comportements lui infligent des souffrances personnelles. Ils peuvent également provoquer des angoisses et de la dépression.

Dans les premiers comportements, l’adolescent-e ne se cache pas, il est dès lors plus aisé d’agir. Tandis que dans les seconds, l’adolescent·e agit dans la solitude. Puisqu’elle·il n’importune personne, son mal-être risque de passer inaperçu et de s’installer.

Il se peut évidemment que l’adolescent·e passe d’un type de comportement à l’autre et ce, surtout lorsqu’elle·il vit une crise d’adolescence « ordinaire ».

Certains signes sont donc à prendre au sérieux s’ils surviennent en même temps que d’autres. Pris séparément, ils sont extrêmement habituels et ne doivent pas vous alarmer. En soi, une expérience isolée n’est pas dramatique mais sa répétition peut le devenir.

Par exemple, si votre adolescent-e :

  • est anormalement fatigué·e ;
  • n’a plus d’appétit et ne mange quasi rien ;
  • a un appétit d’ogre et ne cesse de manger ;
  • est continuellement stressé·e, voire angoissé·e ;
  • a continuellement le blues ;
  • ne dort plus ;
  • ne s’en sort plus au niveau scolaire ;
  • ne veut plus aller à l’école ;
  • parle de se suicider (de toute façon personne ne le regrettera) ;
  • a fait une fugue ;
  • fume beaucoup de tabac ;
  • fume régulièrement du hachisch ;
  • aime l’alcool et a tendance à en boire souvent ;
  • cherche à vous manipuler (ment, se met en colère pour un rien, vous menace…) ;
  • ne dit jamais un mot plus haut que l’autre ;
  • s’enferme dans sa chambre et ne voit plus ses amis

Si vous détectez ces signes, parlez-en avec votre adolescent·e. Si cela vous semble trop périlleux, si vous ne vous sentez pas à la hauteur de cette confrontation, demandez de l’aide. Le dialogue avec votre adolescent·e quand elle·il souffre, quand elle·il se rebelle, quand elle·il déprime est loin d’être évident.

Prenez soin de vous

Si vous désirez tenir le coup, être en forme, avoir le moral, veillez à dormir en suffisance, à manger sain et à faire de l’exercice physique. Les turbulences que vous traversez exigent une dépense importante d’énergie. Pour la récupérer, rien de mieux que l’activité physique. Ne croyez pas que vous êtes trop vieux, trop gros, trop quelque chose. Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.

Les mêmes conseils s’appliquent si vous êtes particulièrement stressé-e. La pratique de la relaxation, du yoga, du tai-chi… vous aidera aussi à retrouver un équilibre. Sachez que le massage peut vous donner un bon coup de pouce. Il apporte de fait ce dont vous avez particulièrement besoin : une détente profonde, corporelle et mentale. Choisissez ce qui vous convient le mieux. Certaines personnes ont besoin de bouger de manière énergique, de courir, de transpirer ; d’autres d’être touchée, de bouger en douceur, de se relaxer.

Comment veiller à vos propres besoins ?

Garder du temps pour vous

Les parents dont les adolescent·e·s souffrent sont aussi en perte de repères et vivent souvent dans l’anxiété ou la peur.

C’est peut être votre cas. Vous vous demandez comment votre enfant va s’en sortir, quelle bêtise elle·il va encore faire, si elle·s’il ne va pas, une nouvelle fois, être renvoyé·e de l’école. Votre angoisse est en train de grignoter tout votre espace intérieur et de vous pourrir la vie. Cela n’aide pas à la relation.

Pensez à recharger vos propres batteries : voyez un·e ami·e, partez en balade, arrêtez-vous à la terrasse d’un café, dormez un peu plus tard, lisez le bouquin qui traîne depuis des semaines sur votre table de nuit, faites des siestes… Faites-vous plaisir !

N’abandonnez pas votre relation de couple, pensez à passer, de temps à autre, un moment rien qu’à deux.

Ne pas culpabiliser

« Je ne vais quand même pas me payer du bon temps, alors que mon ado file du mauvais coton », « ce serait égoïste de partir alors que ma fille n’a plus goût à rien ». Ces petites phrases sont le fruit de la culpabilité : vous cessez de vous autoriser certains plaisirs. Cette attitude n’améliorera pas les relations avec votre ado et ne l’aidera pas à changer. Elle risque par contre de vous conduire à l’épuisement et l’enfermement.

Demander un relais

Pour vous accorder du temps pour souffler, demandez un relais auprès de vos proches ou de vos ami·e·s. Elles·Ils pourront sans doute libérer du temps pour votre ado, pour le rencontrer ou simplement pour rester chez vous quand vous partez, ou encore pour discuter avec vous.

Parler de votre situation

Vous avez l’impression que la relation avec votre adolescent·e s’envenime et que quelque chose vous échappe. Vous n’arrivez plus à contrôler les événements. Même vos autres enfants commencent à souffrir de cette situation. Vous êtes de plus en plus à cran, les nerfs à vif, votre santé et votre travail s’en ressentent. Tableau trop noir ? Non, tout cela est possible quand on vit avec un·e adolescent·e qui ne va pas bien.

Pourquoi rester seul avec votre problème ? Pourquoi ne pas en parler ? À vos proches, par exemple. À un frère, une sœur, un ami en qui vous avez confiance. Parler fait en général énormément de bien. En parlant, on met des mots sur les problèmes et, en même temps, on les cerne mieux. L’écoute, sans jugement, permet de trouver ses propres réponses. En plus, la seule présence d’un proche fait du bien. Ses gestes, sourires et regards réconfortent et donnent souvent un regain d’énergie.

Echanger avec d’autres parents

L’échange entre parents donne l’occasion d’entendre des personnes qui vivent une situation semblable à la vôtre. Vous parlerez et vous entendrez à votre tour les difficultés des autres. Ces échanges vous aideront à moins dramatiser votre situation. Vous aurez aussi l’occasion d’aider d’autres personnes, ce qui vous aidera à retrouver confiance en vous.

Vous trouverez également une écoute respectueuse auprès de professionnel·le·s de la relation d’aide (médecin de famille, psychologues, …), de services d’aide (les services de santé mentale, les centre de planning familial, …) ou des groupes de paroles et d’entraide.

Exprimer vos émotions pour mieux les gérer

Les personnes capables d’exprimer ce qu’elles sont, sans complexe et sans arrogance, capables de donner leur opinion, de défendre leur idée, de respecter leurs limites et leur dignité, celles qui répondent à leurs besoins fondamentaux gèrent en général mieux les stress et les conflits. Alors pourquoi vous priver de la parole ? La parole vous met en relation avec l’autre. Or, nous avons tous besoin du regard (bienveillant) de l’autre pour exister. La parole a encore d’autres bienfaits : vous vous aimerez davantage, sans jugement et sans culpabilité.

Vous avez besoin d’aide ?

Vous vivez peut-être une situation particulièrement difficile avec votre adolescent-e et vous ne savez plus quoi faire. Elle·Il ne veut plus aller à l’école. Elle·Il n’en sort plus dans sa relation à la nourriture et ne parvient plus à s’alimenter correctement. Elle·Il est tellement stressé qu’elle·il n’ose plus sortir de la maison ou entreprendre quoi que ce soit. Elle·Il a tenté de se suicider.

Vous n’avez plus aucune prise sur elle·lui, elle·il ne vous écoute plus, passe son temps dans la rue et parfois ne rentre même pas dormir. Elle·Il est de plus en plus violent·e avec vous, avec l’entourage et sans doute aussi avec les gens qu’elle·il fréquente. Vous vous rendez compte qu’elle·il se drogue et pique dans la caisse pour pouvoir s’approvisionner.

Ce type de difficultés révèle chez votre adolescent·e des problèmes qui nécessitent sans doute l’aide de professionnel·le·s psychomédicosociaux. Ne restez pas seul·e avec ce poids sur les épaules, osez demander de l’aide.

Ces aides peuvent prendre des formes très variées. Les structures mises en place dans notre pays sont en effet multiples pour pouvoir répondre le plus adéquatement possible à tous les types de problèmes, mais aussi pour apporter à ceux qui en ont besoin, le soutien le plus adapté à leur personnalité.

Comportements à risques ? Demandez de l’aide

Certains comportements d’ados vont au-delà de la crise d’adolescence « ordinaire ». Ils refusent toutes les limites, toutes les contraintes, agissent dangereusement, pour eux ou pour les autres.

D’autres se referment complètement sur eux-mêmes et ne veulent plus ou ne parviennent plus à communiquer. Parfois, ce mal-être tourne à l’obsession; leur santé mentale est en jeu. Dans ces cas-là, vous, leurs parents, vous ne pouvez plus rester seuls. Vous devez faire appel à des professionnels.

Demander de l’aide peut aussi s’avérer utile dans des situations moins dramatiques. Il s’agira alors de demander un avis, des conseils à un-e professionnel-le pour définir avec elle·lui le problème et envisager une solution adaptée. Le point de vue de quelqu’un d’extérieur est souvent très éclairant.

Faites preuve d’humilité

Pour certains parents, la démarche peut sembler difficile, comme s’il s’agissait d’un aveu d’échec. Reconnaître que vous ne pouvez plus rien faire, que vous êtes arrivé·e dans une impasse, est en réalité une preuve de courage. Vous êtes conscient·e de vos limites et avez besoin d’une aide extérieure, pour vous, votre ado et même votre famille.

Penchez-vous sur votre passé

Se trouver face à son adolescent-e en crise peut faire resurgir des blessures lointaines de votre propre enfance ou votre propre adolescence que vous avez, vous aussi, mal vécues. Ce passé vous empêche aujourd’hui de réagir sereinement avec vos propres enfants. Se faire aider soi-même constitue une piste pour aider son ado.

Les professionnel·le·s offrent une écoute attentive et confidentielle. Elles·Ils mettent à disposition des familles en difficulté leurs connaissances et leurs expériences. Ils vous demanderont de vous impliquer dans le processus de restauration des relations.

Les différents types d’aide :

La·Le médecin de famille

Votre médecin de famille, parce qu’elle·il vous connaît bien, peut être un·e bon·ne interlocutrice·teur de première ligne. Vous pouvez aborder avec elle·lui les problèmes qui vous préoccupent pour qu’elle·il puisse ensuite vous aiguiller vers un service adapté à vos besoins. Si elle·S’il choisit de vous prescrire des médicaments pour vous aider à traverser ce passage de ces moments de crise, rappelez-vous qu’ils ne solutionnent en rien les problèmes. Ces aides médicamenteuses permettent de retrouver un peu de calme pour démêler les problèmes, mais doivent être réservées pour de courtes périodes sous peine d’accoutumance et/ou de dépendance.

L’aide psychologique

Il existe différents types d’aides psychologiques. En voici deux, utilisées dans de nombreux cas : celle qui s’apparente à la guidance et celle qui vise une analyse plus approfondie de la psyché, c’est-à-dire du comportement conscient et inconscient. Une guidance se centre sur un problème concret et actuel qu’elle cherche à améliorer en quelques séances. Une psychothérapie se centre sur l’exploration des méandres de l’inconscient, le problème n’étant que le prétexte de cette exploration. Dans certains cas, une thérapie individuelle sera privilégiée. Dans d’autres, le/la soignant-e proposera une thérapie familiale.

Il existe aussi des services de santé mentale. Subsidiés par les services publics, ils regroupent des équipes pluridisciplinaires (psychiatres, psychologues, travailleuses·eurs sociales·aux auxquel·le·s s’ajoutent parfois un·e logopède, un·e psychomotricien·ne, un·e médiatrice·teur, …) chargées de vous écouter, de réfléchir avec vous sur vos difficultés et de rechercher ensemble des solutions.

Pour trouver un centre de santé mentale, un psychologue ou un psychothérapeute proches de chez vous : La Ligue bruxelloise francophone pour la santé mentale, Rue du Président, 53 – 1050 Bruxelles Tél. : 02/511 55 43 – E-mail : lbfsm@skynet.be

Les Centres de Planning familial

Ils réunissent des professionnel·le·s de la santé tels que psychologue, médecin, gynécologue, … Vous pouvez aussi y consulter un·e juriste, recevoir l’aide d’un·e assistant·e social·e.

Il existe des centres de planning familial dans la plupart des grandes villes de la Communauté française de notre Fédération.

Retrouvez nos centres ici

Les centres spécialisés

Selon la pathologie ou le problème rencontré, il existe des organismes spécialisés qui apportent une aide tout à fait spécifique aux personnes concernées.

  • Pour le suicide : le Centre de prévention du suicide
  • Pour l’anorexie et la boulimie : Miata asbl, Anorevie et le Réseau Wallonie/Bruxelles de l’anorexie mentale et de la boulimie
  • Pour les problèmes de drogues : Infor-Drogues
  • Pour l’alcool : les Alcooliques Anonymes

Les groupes d’entraide

Les groupes d’entraide centrent leur activité autour de problèmes, maladies, handicaps ou situations de vie particulières (boulimie, alcoolisme, toxicomanie, suicide, troubles obsessionnels compulsifs, …). Le but est de partager les expériences et de s’unir pour tenter de résoudre les problèmes et apprendre à mieux les gérer.

Ces groupes s’organisent autour de trois fonctions : l’écoute, le soutien psychologique mutuel et l’action avec d’autres membres. S’y rencontrent uniquement des personnes qui vivent des situations semblables. Ainsi, le groupe d’entraide permet non seulement de s’aider soi-même, mais aussi de découvrir que malgré les problèmes difficiles que vous avez à résoudre, vous êtes capables d’aider les autres.

Les groupes de parole

Ils poursuivent les mêmes objectifs que les groupes d’entraide, mais sont créés et animés par des professionnels.

L’Office de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse de la Communauté française possède un site internet sur le thème de la parentalité. On y trouve un moteur de recherche répertoriant de très nombreuses associations et services qui peuvent venir en aide aux parents et notamment des groupes de parole.

Les services d’écoute téléphonique

Il suffit de composer un numéro de téléphone. De l’autre côté, une personne formée à l’écoute entend ce que vous avez à dire. Pas besoin de donner son nom. Pour certains, cet anonymat apporte sécurité et courage pour faire le premier pas. Vous y trouverez une écoute attentive et respectueuse de votre situation. Elle peut vous mettre sur la voie de solutions ou vous guider vers d’autres aides.

En général, ces services traitent de sujets délicats, voire tabous, comme le suicide, le viol, la solitude, l’inceste, la maltraitance…

L’aide est plutôt ponctuelle. Néanmoins, il arrive que des personnes téléphonent régulièrement au même service. Cela dit, leur interlocuteur est rarement le même.

  • Télé Accueil 107 propose un espace de parole et d’écoute à toute personne qui vit une situation de crise ou une difficulté sur le plan moral, social ou psychologique.
  • Allo Info famille apporte une aide ponctuelle aux parents et grands-parents qui se posent des questions sur leur enfant, leur adolescent, leur famille.
  • Le Centre de prévention suicide pour une écoute dans l’anonymat 24h/24
  • Infor-Drogues organise une permanence téléphonique fonctionnant 24h/24 au 02/227 52 52

Les services d’aide à la jeunesse (SAJ)

Si vous éprouvez de graves difficultés dans votre rôle de parents, dans vos relations avec vos enfants, vous pouvez faire appel à un service d’Aide à la Jeunesse. Autorité publique relevant de la Communauté française, ce type de structure tente de trouver avec l’enfant ou l’adolescent·e et sa famille une solution à la crise qui se pose pour éviter l’intervention de la justice. Les SAJ proposent des entretiens qui leur permettent ensuite de vous orienter vers des services spécifiques (AMO, centre de guidance, centre PMS, …). Ils peuvent aussi vous soumettre un programme d’aide adapté à votre situation via l’intervention du Conseiller de l’aide à la jeunesse. L’aide des SAJ est volontaire et participative, c’est-à-dire que toutes les décisions qui seront prises au terme des négociations requièrent l’accord tant du jeune que de sa famille. Il existe un SAJ dans chaque arrondissement judiciaire.

Les services d’aide en milieu ouvert (AMO)

L’objectif d’une AMO est de venir en aide aux jeunes dans leur milieu de vie (famille, école, quartier, …) pour qu’elles·ils puissent s’y épanouir dans les meilleures conditions. Comment ? Par une aide individualisée, en soutenant leurs projets et en les aidant à résoudre leurs difficultés d’ordre scolaire, familial, administratif, juridique… Il existe une soixantaine d’AMO à Bruxelles et en Wallonie.

L’École des parents et des éducatrices·teurs

Organisation d’éducation permanente, cette asbl soutient et aide les parents à assurer leur rôle en leur offrant des formations et un accompagnement de qualité.

L’Association pour la médiation familiale

Lorsqu’il y a une rupture de communication au sein de la famille, vous pouvez faire appel à un médiateur qui vous aidera notamment à reprendre le dialogue ou à exercer vos responsabilités parentales.

Des réponses à vos questions

Vous êtes adolescent-e et vous vous posez une question sur la vie affective, relationnelle et sexuelle ?

Vous souhaitez en savoir plus sur les actions menées par la Fédération à propos de l’adolescence ?

Des ressources pour les professionnel·le·s

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