En dehors de ça… Tout va bien entre nous (2015)

Introduction

Certaines périodes de vie sont propices à l’émergence ou à l’intensification des violences. Les campagnes 2012 et 2013 de Sofélia portaient respectivement sur la période de grossesse et de migration. La campagne « En dehors de ça… Tout va bien entre nous » (2015) porte sur le lien entre les violences et les différentes formes de précarité.

Lorsqu’une personne est contrôlée, isolée, humiliée ou menacée, elle se trouve dans une relation précaire. La précarité se manifeste à travers une instabilité pouvant être économique, relationnelle ou encore émotionnelle.

La précarité peut être le point de départ des violences mais aussi un facteur aggravant : une personne qui est isolée, psychologiquement fragilisée ou dépendante financièrement disposera de moins de ressources le jour où elle décidera de rompre la relation de pouvoir dans laquelle elle est impliquée.

Pour en savoir plus

Eloïse MALCOURANT
Eloïse MALCOURANTChargée de communication et responsable éducation permanente

La campagne

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La précarité désigne une situation de fragilité et d’instabilité.

Or, le terme « précarité » est bien souvent utilisé, à tort, comme un synonyme de « pauvreté ». Sombrer dans la précarité c’est ne pas bénéficier de suffisamment de richesses, quel qu’en soit le type :

  • Richesses matérielles (ex. : faiblesse des revenus)
  • Richesses immatérielles (ex. : accès limité à la culture)
  • Richesses relationnelles (ex. : tissu relationnel limité)
  • Richesses naturelles (ex. faible potentiel de santé physique, psychologique et mentale)
  • Richesses privées, affectives et psychologiques (ex. : stress, angoisse à devoir naviguer dans le « trop peu » permanent)
  • Richesses collectives et solidaires (ex. : complexité dans la relation aux CPAS, difficulté d’accès à la justice)

La précarité, c’est donc ne plus être en mesure de répondre à un ou plusieurs besoin(s) primaire(s) pour mener une vie décente.

Si une personne dans le besoin n’est pas aidée rapidement, et si la situation se prolonge dans le temps, le cercle vicieux s’enclenche et, par un effet de dominos, d’autres besoins ne sont plus comblés. Par exemple, la précarité du logement (comme la mauvaise isolation) peut entraîner des maladies chroniques et donc l’impossibilité de travailler. Un processus d’accumulation se met alors en route : l’isolement, l’exclusion sociale, le sentiment de culpabilité et enfin la marginalisation ne sont pas loin. Les échecs répétés diminuent la confiance en soi.

Une femme victime de violences, qu’elles soient physiques, verbales ou psychologiques, se retrouve dans une situation de précarité affective.

Progressivement isolée de sa famille, amis et même collègues si elle est poussée à démissionner de son emploi, elle bascule vers la précarité relationnelle. Enfin, si elle devient financièrement dépendante de son partenaire, elle entre également dans la précarité économique. Les victimes ne sont pas nécessairement confrontées à ces trois types de précarité : l’une n’engendre pas forcément les autres, elles sont distinctes bien qu’elles puissent être
liées.

Les femmes victimes de violences sont dès lors sujettes aux précarités qui sont les conséquences des violences. Mais celles-ci sont également la cause d’un
cercle vicieux. Comment quitter son partenaire si l’on n’a personne vers qui se tourner et aucune ressource financière ? Comment ne pas avoir peur de l’avenir si la victime se trouve d’ores et déjà dans une situation précaire ? Ou, à l’inverse, comment partir sans risquer de se retrouver dans une situation précaire ?

Notre but n’est en aucun cas de considérer que s’il y a précarité(s), il y a nécessairement violences, ni que les violences intrafamiliales n’apparaissent que dans les foyers confrontés à la (aux) précarité(s), mais bien de démontrer que les violences intrafamiliales et les précarités sont intimement liées.

Notre campagne a pour objectif principal de sensibiliser à la thématique des violences intrafamiliales et de permettre d’identifier aux victimes si elles vivent une
situation de violences. Nous souhaitons informer les victimes de violences au sujet des ressources qu’elles peuvent mobiliser pour se sortir de cette situation.

Nos revendications

Nos revendications s’inscrivent dans plusieurs domaines : la formation et l’information des professionnel-le-s, du grand public et des médias, l’hébergement des victimes de violences conjugales, l’allocation de moyens aux services venant en aide aux victimes de violences et l’aide spécifique aux victimes de violences.

  • Une meilleure formation, information et coordination des acteurs de proximité : centres d’accueil, police, justice, communes, agents de quartier, médecins, gynécologues, assistants sociaux, CPAS, services de traduction

  • Un renforcement de la sensibilisation des policiers et des magistrats au danger encouru par les enfants dans les situations de violences intrafamiliales

  • Une sensibilisation du grand public à la thématique de la précarité (à l’aide de campagnes de sensibilisation sur le sujet)

  • La mise en place de maisons d’hébergement spécialisées en suffisance pour les victimes de violences et leurs enfants

  • La mise à disposition par les communes de logements d’urgence accessibles aux femmes victimes de violences et à leurs enfants

  • L’augmentation du nombre de logements sociaux et une prise de mesures concernant les logements vides

  • L’instauration par la Région wallonne d’un décret pour les services ambulatoires accompagnant les victimes de violences conjugales

  • L’activation de la disposition de l’Article 218 Section 3 du nouveau Décret de la Région wallonne au sujet de l’organisation de l’offre de services

  • Des dispositions favorisant le maintien au travail ou l’insertion professionnelle des victimes de violences domestiques

  • Prévoir davantage de souplesse dans les critères d’attribution d’assistance juridique (avocat pro-déo)

Approfondir la lecture

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Pour davantage d’informations sur les publics LGBTQIA+, consultez notre dossier thématique.

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Pour davantage d’informations sur les violences conjugales, consultez notre dossier thématique « Violences conjugales ».

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Eloïse MALCOURANT
Eloïse MALCOURANTChargée de communication et responsable éducation permanente

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