Hier, mardi 14 mai 2019, les élu-e-s du Sénat de l’Etat d’Alabama (situé dans le sud-est des Etats-Unis), ont adopté une législation criminalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans tous les cas, même en cas de viol et d’inceste [1]. La seule exception prévue par le texte porte sur la possibilité d’avorter en cas de danger vital encouru par la femme. Ce texte interdit aux médecins de pratiquer des IVG sous peine d’emprisonnement pouvant aller de 10 à 99 ans. La Fédération des Centres de Planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes (Sofélia-Soralia) défendant la liberté pour toutes les femmes à disposer de leur propre corps s’insurge de l’adoption d’un tel texte.

Kay Ivy, gouverneure de l’Alabama, doit signer cette loi pour qu’elle soit validée. Elle n’a pas encore annoncé publiquement si elle soutenait ou non ce texte… Toutefois, cela ne signifie pas pour autant que ce texte sera effectif dès sa signature. Après sa signature, théoriquement, le texte pourrait entrer en vigueur dans 6 mois. Les opposant-e-s à ce projet de loi ont d’ores et déjà annoncé qu’elles/ils la contesteraient devant la justice.

Aux USA, l’Etat d’Alabama n’est, malheureusement, pas un cas isolé restreignant l’accès à l’IVG…

Depuis quelques mois, aux Etats-Unis, de nombreux Etats ont adopté des textes restreignant fortement le droit à l’avortement. Par exemple, dans l’Etat de Géorgie, le 7 mai dernier, une loi a été adoptée visant à interdire l’IVG après 6 semaines de grossesse. Cette loi va même plus loin en déclarant que « les enfants à naître constituent une catégorie de personnes vivantes et distinctes » qui méritent « une personnalité juridique à part entière » [2]. Ce texte devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2020.

Soféliarappelle que l’IVG est un droit fondamental des femmes devant être accessible à toutes, sans tabou ni culpabilisation, ce qui suppose une accessibilité géographique et financière. De plus, notre association conteste toute mesure visant à attribuer un statut juridique au fœtus. Car, attribuer un statut au fœtus constitue un moyen de pression visant indirectement à culpabiliser les femmes ayant décidé de ne pas poursuivre une grossesse. Pour les personnes confrontées à une fausse couche qui sont en demande d’un suivi particulier sur le plan psychologique et émotionnel, il nous apparaît davantage pertinent de dégager des moyens pour les accompagner.

L’adoption de telles législations aux Etats-Unis nous rappelle que le droit à l’IVG et son accès sont constamment remis en question, et ce partout dans le monde. Ces reculs montrent aussi que nous devons rester vigilant-e-s et mobilisé-e-s afin de garantir un accès à l’IVG, tant au niveau législatif que dans la pratique !

[1] « Etats-Unis : L’avortement redevient un crime en Alabama, même en cas de viol », rtbf.be, 15 mai 2019, https://www.rtbf.be/info/monde/detail_etats-unis-l-avortement-redevient-un-crime-en-alabama-meme-en-cas-de-viol?id=10220951

[2] « Dans l’Etat de Géorgie, avorter après 6 semaines de grossesse, c’est risquer la prison. Ou la peine de mort », slate.fr, 13 mai 2019, http://www.slate.fr/story/177120/etat-georgie-criminalisation-avortement

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Pour davantage d’informations sur l’avortement, consultez notre dossier thématique « Avortement ».

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