En tant qu’association féministe et laïque militant pour le droit à disposer de son corps, la Fédération des centres de planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes souhaite réagir aux propos tenus le premier juillet dans la Dernière Heure par Monsieur Vannes, pharmacien à Leeuw Saint-Pierre. Ce dernier refuse de vendre des pilules du lendemain et déclare que celles-ci « sont des saloperies, elles tuent les bébés et je ne veux pas être le complice d’un meurtre »(1).

Face à une telle déclaration, il nous semble essentiel de clarifier la distinction entre pilule du lendemain et pilule abortive. La pilule du lendemain est un comprimé à prendre en une seule prise dans les trois jours suivant le rapport sexuel à risque, afin d’empêcher une grossesse non désirée, en bloquant ou en retardant l’ovulation. Il s’agit d’une contraception d’urgence. Il ne faut pas la confondre avec la pilule abortive qui constitue une méthode médicamenteuse d’avortement. Cette méthode est pratiquée jusqu’à sept semaines de grossesse et peut être assimilée à une fausse couche. En effet, deux substances différentes (la mifépristone et le misoprostol) vont agir ensemble sur l’utérus pour provoquer des saignements et une fausse couche.

Contrairement à ce que ce pharmacien stipule, la pilule du lendemain n’a donc pas pour effet de « tuer les bébés » mais bien de stopper l’ovulation et donc la formation du fœtus, au même titre que les pilules contraceptives régulières. Il ne s’agit certainement pas d’un « meurtre » mais d’un moyen d’urgence efficace permettant d’éviter une grossesse non désirée. Les femmes se tournant vers la pilule du lendemain en cas de rapport sexuel à risque, de défaut de contraception ou de doute sont des femmes responsables ! Nous condamnons fermement les propos tenus par Monsieur Vannes et réaffirmons qu’en Belgique, chaque femme a le droit d’accéder librement aux moyens de contraception.

Par ailleurs, la Fédération des centres de planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes condamne toute attaque directe ou indirecte au droit à l’avortement. En Belgique, chaque femme a le droit de décider de poursuivre (ou non) une grossesse. L’accès à l’IVG est un droit fondamental devant être accessible à toutes les femmes, sans pression sociale, sans tabou et sans culpabilisation. L’IVG est un choix personnel qui doit être protégé.

(1) « Je refuse de vendre des pilules du lendemain », La Dernière Heure édition du Brabant wallon, 01/07/2016.